Manger mes préférés.

Et si on partait du principe que la littérature ne se limitait plus au papier et à l’encre imprimée ?

Et si on partait également du postulat qu’elle n’évolue pas que par le numérique ?

Depuis que j’éveille ma conscience à d’autres formes que la littérature scolaire, simple ennui ou pure découverte, je l’appréhende par d’autres supports, d’autres moyens, d’autres horizons. Parlons de la musique, surtout des envolées littéraires auxquelles elle invite. Parlons de Gainsbourg, Noir Désir, Bashung et autres virtuoses contemporains, qui se jouent des mots comme a pu le faire Apollinaire, Baudelaire entre autres évidences.

La littérature ne se joue plus d’un schéma simple de lignes sur lignes, hermétique pour qui n’est pas sensible, mais s’étend en même temps que la mélodie s’insinue et s’invite. Alors oui, je lis de la musique. Je lis les textes subversifs de Serge, j’apprécie pleinement les complaintes de Bertrand Cantat. Ecouter l’Anamour, Comme elle vient, Aucun Express, Le vent  nous portera, pour ne citer que les plus connus.

Certes.

Certes, cela dépasse le cadre scolaire, certes nous ne sommes plus dans le domaine du praticable, du qualifiable, de l’étudiable. Mais il n’empêche que c’est plus agréable, plus exotique aussi. De sortir d’un cadre.

LA NUIT JE MENS – Bashung.

On m’a vu dans le Vercors
Sauter à l’élastique
Voleur d’amphores
Au fond des criques
J’ai fait la cour à des murènes
J’ai fait l’amour
J’ai fait le mort
T’étais pas née
A la station balnéaire
tu t’es pas fait prier
J’étais gant de crin, geyser
Pour un peu, je trempais
Histoire d’eau

La nuit je mens
Je prends des trains
à travers la plaine
La nuit je mens
Je m’en lave les mains.

J’ai dans les bottes
des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho.
J’ai fait la saison
dans cette boîte crânienne
Tes pensées, je les faisais miennes
T’accaparer, seulement t’accaparer
d’estrade en estrade
J’ai fait danser tant de malentendus
Des kilomètres de vie en rose
Un jour au cirque
Un autre à chercher à te plaire
dresseur de loulous
Dynamiteur d’aqueducs

La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
effrontément

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